Frites et musique

Publié le : 13-11-2023


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L'exposition «Culture Frite | Frietkot Stories» au MuFim (Tournai) propose des espaces thématiques. Parmi ceux-ci, «Frites et musique». Vite! Vous avez jusqu'au 18 décembre pour la visiter... Ensuite, vous pourrez retrouver ces thématiques au Micro Musée de la Frite de Bruxelles chez Home Frit' Home (portes ouvertes gratuites chaque premier week-end du mois).

Nous avons beau «prendre le tram 33 pour aller manger des frites chez Eugène», n’en déplaise à Jacques Brel, en matière de chanson francophone, de cabaret et de bal-musette, les Français ont beaucoup chanté la frite, principalement jusqu’aux années 1950, avant que le bâtonnet frit de patate ne devienne un accompagnement dans la cuisine de l’Hexagone («Le beefsteak frites», Rika Zaraï, 1976).

Frite et café-concert

Au café-concert, sur d’autres scènes ou dans la rue, la frite se veut tantôt festive («Là où y a des frites», Dommel et Daniderff, 1935), moqueuse («Elle sait faire les frites», Louis Bousquet, circa 1915), romantique sur un air d’accordéon («Cornet de frites», Yves Montand, 1950) ou sur fond de crise («Quand ? On r’mang’ra des frites...», Noël Barcy, alias Léon Crabbé, le Virgile du défunt hebdomadaire belge Pourquoi pas ?, pour les paroles, et Ludo Langlois pour la musique, fin des années 1930), extrait: «Quand on r’mang’ra des frites! Y’a ma flamm’ qui r’viendra certain’ment.» À la Libération, le standard du musette, "Là où y a des frites", se réincarne en "Là où y a plus d’Fritz" (voir Frites et politique).

«Friet met mayonnaise» ou «Les frites bordel»?

Chez nous, la frite est irrémédiablement associée à la kermesse, en Flandre souvent, au cours des seventies. «Friet met mayonnaise» (1974) par Johnny Hoes ou D.V.O. Electrogram, sur l’air de «Gigi l’Amoroso» (Dalida), trône dans les classements hollandais, à l’instar du «Currywurst mit Pommes frites» (1978) de Willy Somers. Sous les chapiteaux, les fêtards dansent le «Fritkot Boogie» (1976) de De Strangers. À la charnière du XXIe siècle, des artistes français se réapproprient la frite: «Goûte mes frites» par Valérie Lemercier (1996) ou «Les frites bordel» de Thomas Dutronc (2008). Le « chanteur ovni » Edouardo, lui, se désole de n’avoir jamais goûté «Les frites de Bruxelles» (2001).

Fritüür, chorale traditionnelle punk post-végétaline

En Belgique francophone, l’univers de la frite convainc fréquemment des artistes évoluant dans des registres plus contemporains, voire alternatifs. En 2003, les Brozeur sortent le single «Les frites (aboule une fois une frite)», adaptation d’une composition du groupe Brussels Zot Club. Depuis 2012, la chorale Fritüür, composée de chanteuses et comédiennes franco-belges (qui étaient en concert en octobre 2014 au Micro Musée de la Frite Bruxelles de Home Frit' Home; photo), se définit en tant que chorale traditionnelle punk post-végétaline, en flamand et en français, investie dans la défense des baraques à frites. Déguisé en frite pour un spectacle dès 2006 («Cimetière des Belges»), Claude Semal chante «On a la frite» (2012) et se met en scène et fait des frites pour le public avec le spectacle «À la frite!» en compagnie de Michel Carcan (2015). La «chanson frite» séduit également l’Agence wallonne pour la Promotion d’une Agriculture de Qualité (APAQ-W), laquelle produit pour chacune de ses Semaine de la frite de nouveaux hymnes, avec la complicité d’artistes belges. De nombreux autres artistes belges et européens ont chanté la frite qui inspire même les créateurs d’instruments.

Les Amis du MuFIm: https://www.facebook.com/lesamisdumufim

Musée de Folklore et des Imaginaires de Tournai (MuFIm): https://mufim.tournai.be/

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