L’histoire est incroyable ! Elle trouve sa source dans notre rencontre avec le peintre Michel Devaux, actuellement aux cimaises de Home Frit’ Home pour son exposition « Patatland ».

Impressionné par les collections du Micro Musée de la Frite, Michel Devaux – comme sous l’effet de la « madeleine de Proust » - s’est rappelé une vieille histoire familiale... « Nous possédons une représentation ancienne d’un "Projet de monument à la discrète Belge qui inventa la frite". Ce dessin est l’œuvre d’un aïeul frappé d’une difformité étrange. »  

L’homme patate, à la source de la Frite?

Cet aïeul de Michel Devaux, dont il n’existe qu’une représentation (voir ci-dessus), avait le côté gauche du visage déformé, dont l’aspect évoque sans conteste une pomme de terre. Était-il frappé, tel Joseph Merrick, rendu célèbre par le film « Elephant Man » de David Lynch (1980), du syndrome de Protée ? « Je ne le pense pas, répond le peintre, car le syndrome de Protée désigne des anomalies physiques graves qui sont congénitales. Or, d’après les récits familiaux, mon ancêtre a développé cette difformité au fil de son existence et particulièrement après qu’il eut entamé sa carrière de dessinateur. »

L’origine de la Frite retrouvée!

Au fin fond de la Bretagne, d’où il est originaire, Michel Devaux a remis la main, chez sa tante Charlotte, sur ce fameux dessin : « Projet de monument à la discrète Belge qui inventa la frite » ! Et il nous l’a apporté, heureux de le dévoiler au public belge au Micro Musée de la Frite à Bruxelles. C’est un grand honneur qu’il nous fait. Vous découvrez un extrait de l’œuvre en illustration de cet article et nous aurons le plaisir de vous présenter le dessin, dans son entièreté, lors de nos portes ouvertes, libres et gratuites, ces samedi 1er avril (13h30-18h30) et dimanche 2 avril (13h30-18h00).  

La Frite bretonne, de source belge

Mais qui donc était cette discrète Belge qui inventa la Frite ? L’aïeul du peintre Michel Devaux a vraisemblablement emporté ce secret dans sa tombe. Tout donne à penser qu’il pourrait s’agir d’une Belge s’étant installée, dès le XVIIIe siècle, en Bretagne, où elle aurait partagé son savoir frituresque. Cette histoire, si elle peut être confirmée, tendrait à valider le récit de Louis Le Cunff (« Cuisine et gastronomie de Bretagne », Ouest-France, 1984) : « Ce qui est sûr, c’est qu’on connaissait dès le milieu du XVIIIe siècle la recette des frites qui depuis lors font la joie, en Bretagne comme ailleurs, des palais les plus délicats. Elle avait été pour ainsi dire codifiée dès 1749 par "L’École du jardin potager" (de Barbier de Lescoët) qui figurait dans la bibliothèque de toutes les nobles maisons de Bretagne. Les voilà les premières frites de Bretagne ! » Qui virent le jour grâce à l’intervention de cette discrète Belge expatriée qui inventa la Frite...